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FramboiseChocolatandco

Mes humeurs, mes passions: droits de l'homme, protection animale, photographie, dessinateurs de presse

Les rats de laboratoire sont capables d'empathie

 

Que ressentent les rats de laboratoire ? Sont-ils capables d'empathie ? De ressentir la détresse ? De se venir mutuellement en aide sans récompense à la clé ? C'est ce qu'une équipe japonaise a testé ; un pas de plus vers la compréhension des émotions animales.

 

Tout au long de l'année, c'est certainement de lui que j'ai le plus parlé : du rat. A qui l'on fait subir toute sorte d'outrage, pour le bien commun, évidemment... mais tout de même : optogénétique et bout de tuyau dans le cerveau pour en allumer des parties ciblées, ingestion de produits en tout genre, tests cognitifs et labyrinthe à gogo avec, pour les plus chanceux, une récompense sucrée, et rien pour les autres.

 

rat Sprague Dawley © Domaine Public

Bref, le rat de laboratoire est à la recherche ce que Twitter et la corrida sont à vous, Marc, ou le post-punk et le chocolat à Brice Couturier : strictement indispensable, voire indissociable.

 

Mais qui, oui qui se soucie de ce pauvre rat de laboratoire ? De ses émotions, de son ressenti, est-ce qu'il est toujours d'accord pour passer sa vie à courir dans des labyrinthes austères, pour se faire allumer les neurones à longueur de temps ? Est-ce que quelqu'un lui demande même son avis ?

 

Parce que les scientifiques ou les gens comme vous, Marc, qui ne vous intéressez aux animaux que lorsqu'ils sont cuits dans votre assiette, estiment pour la plupart que le rat est là pour servir un intérêt supérieur, celui de la recherche... et se soucient donc peu de son ressenti.

 

Sauf une équipe japonaise, celle du professeur Nobuya Sato qui s'est intéressée à l'empathie du rat Sprague-Dawley (ce sont les rats blancs aux yeux rouges), et qui vient de publier le résultat de ses études dans la revue Animal Cognition.

 

L'interrogation initiale de l'équipe du professeur Sato était de savoir si les rats, dont on sait qu'ils peuvent ressentir de l'empathie, peuvent développer cette empathie jusqu'à présenter ce qu'on appelle des comportements prosociaux. A savoir faire du bien à autrui, sans en attendre la moindre récompense ou le moindre bénéfice.

 

Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont développé un dispositif – comme souvent – assez sadique (si on l'examine d'un point de vue anthropomorphique) : ils ont créé une cage avec deux compartiments transparents : dans un compartiment, ils ont mis de l'eau à un niveau assez élevé, et rien dans l'autre, totalement sec. Entre les deux, une petite trappe qui s'ouvre grâce à un mécanisme à actionner.

 

Ils ont ensuite plongé un rat dans le compartiment inondé – qui était donc au bord de la noyade à tout instant - et un autre dans le compartiment sec.

 

Eh bien ils ont rapidement constaté que le rat au sec va spontanément venir en aide à son camarade qui risque la noyade dans le compartiment inondé. Il va pour ce faire apprendre, plus ou moins rapidement, à se servir du mécanisme d'ouverture de la trappe, et ce, donc, sans aucune forme de récompense à la clé.

 

Autre observation : lorsque les chercheurs intervertissent les rats, le rat qui a déjà été en danger de noyade va aider beaucoup plus rapidement son camarade qu'un rat qui n'a jamais été plongé dans le compartiment inondé.

 

Face à cette première expérience, une question restait en suspens pour valider la thèse de l'empathie : est-ce que le rat « sauveteur » va au secours de son camarade parce qu'il ressent le danger ou simplement parce qu'il cherche un compagnon de jeu parce qu’il s’ennuie dans son compartiment, quand bien même il soit au sec ?

 

Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont donc créé une cage à trois compartiments : deux secs et un inondé. Dans cette configuration, le rat « sauveteur » va bien à la rescousse du rat dans la cage inondée, et pas dans celle où son autre camarade est au sec. Ce qui validerait, donc, l'hypothèse d'une empathie et de la conscience de la détresse ressentie par l'autre rat.

 

Ne vous en déplaise, Marc, les animaux sont empathes... bon, vous allez me dire que vous vous en moquez parce que vous ne mangez pas de rats. Certes. Mais c’est un pas de plus dans la compréhension des émotions ressenties par les mammifères, et si difficiles à quantifier et à qualifier. Qui vous dit que le bout de viande qui sera dans votre assiette ce midi n’appartient pas à une vache empathe… une vache qui – le cas échéant – serait allé au secours de sa camarade vache en train de se noyer dans la rivière en contrebas… ah non, suis-je bête : les vaches que vous mangez n’ont jamais vu la lumière du jour et sont nées et mortes dans des entrepôts. De l’empathie, que diable !

 

 

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