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Mes humeurs, mes passions: droits de l'homme, protection animale, photographie, dessinateurs de presse

Que l'école devienne une marchandise est inadmissible

Que l'école devienne une marchandise est inadmissible

Singh Lors du Forum mondial sur l’éducation de Dakar, en 2000, les États et la société civile internationale se sont engagés à permettre l’accès de tous les enfants à un niveau scolaire équivalent à l’école primaire d’ici à 2015. Cette ambition repose sur un droit de l’homme fondamental, celui du droit à l’éducation. Que constate-t-on quinze ans plus tard ? Des disparités grandissantes et des dépenses publiques pour l’éducation en diminution dans de nombreux pays. Dans un monde en pleine mutation, l’école publique fonctionne parfois sans aucune norme, les enseignants ne sont pas ou peu formés, les enfants disposent peu de manuels et le niveau de leur acquis reste faible. Dans ce contexte, qui semble s’aggraver, la privatisation explose. D’une manière générale, les États n’ont pas fait grand-chose pour empêcher le mouvement de privatisation. Certains en ont même été complices en subventionnant le système privé au détriment du public. La reconfiguration des services publics au sein de la mondialisation néolibérale a placé l’éducation dans les phares du privé, notamment des entreprises à but lucratif.

Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’éducation

La privatisation touche tous les niveaux de l’éducation, de la petite enfance à l’enseignement supérieur. La création d’écoles à bas coûts, destinés aux enfants des familles défavorisées, est l’une des manifestations emblématiques de cette explosion. À côté des écoles très chères, destinées aux plus fortunés, fleurissent ces écoles privées « low cost ». Ces écoles payantes restent chères d’ailleurs pour les familles les plus pauvres. L’argent conditionne donc l’accès à l’école, ce qui constitue une première discrimination. Seconde discrimination, l’exclusion des filles. Les parents, contraints au choix parmi leurs enfants, privilégient souvent la scolarisation de garçons. De nombreuses familles se laissent séduire par les campagnes de communication très agressives de ces écoles. Elles promettent aux élèves un avenir radieux dans la mondialisation. Et proposent un enseignement souvent très utilitariste. La place accordée aux valeurs humanistes de l’éducation – le respect mutuel, la tolérance, la non-violence, la démocratie, la paix – recule dans un tel contexte. On peut craindre que la seule valeur prise en compte soit l’argent. Que l’école devienne une marchandise est inadmissible.

Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’éducation

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